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LE VISITRONIC par HONEYWELL

Le Visitronic est annoncé fin 75 par Honeywell, c' est le premier dispositif véritablement opérationnel de mise au point automatique adapté à la prise de vue. Et cela grâce au progrès de l'electronique, en particulier l' apparition des microprocesseurs.


Le principe du Visitronic :
c' est tout simplement celui du télémètre, il mesure la distance entre l'appareil de prise de vue et le sujet à photographier, il ne s'agit pas d'un système qui analyse l'image provenant de l'objectif de prise de vue (TTL), mais au contraire indépendamment de lui; c'est un dispositif destiné au compact à focale fixe. La distance est évaluée par un dispositif de triangulation. Le Visitronic comporte deux fenêtres, derrière l' une se trouve un miroir fixe qui donne l' image de référence, derrière l' autre un miroir mobile dont l' angle de rotation caractérise la distance. En effet connaissant la distance entre les deux fenêtres (la base télémetrique) et l' angle du miroir mobile la distance à laquelle se trouve le sujet visé est le résultat d' un calcul trigonométrique.

 

Le module Visitronic est donc un télémètre électronique qui compare les images provenant des deux miroirs. Un dispositif optique projette ces images sur deux récepteurs photo-sensible composés de cinq photodiodes chacun. Ces deux groupes de diodes sont reliées par un système électronique qui compare les deux signaux fournis. Ainsi quand l'image projetée sur les deux photorécepteurs est identique, la tension de sortie du module est maximale (pic de corrélation maximal). Mais avant d'en arriver là, le Visitronic va rencontrer d'autres cas où des parcelles d'images sont identiques sur une fraction de la surface des photorécepteurs et émettre une tension de sortie correspondant à des pics de corrélation mineur.
Comment fait on le tri ?

Les pics en sortie du module sont enregistrés dans un système diode-condensateur qui annule les inflexions de la courbe de corrélation (courbe 1). De plus à chaque analyse le miroir mobile pivote pour explorer une plage de l'infini à la mise au point mini (environ 1 m) et retour, on à donc deux mesures du pic maximal (une seule mesure est représentée sur le schéma). L'horloge interne de la puce prend soin de repérer les paliers de tension maximale (courbe 2) et connaissant la vitesse angulaire du miroir pivotant on finit par retrouver ses petits, ou plutôt la distance nous séparant du sujet visé.
On peut alors transmettre l'information au dispositif qui assure le déplacement de l'objectif !

Evidemment cela prend beaucoup moins de temps (60 ms) qu'il ne faut pour le décrire ... Et le comprendre ...

Quand à la puce ou "chip", elle était considérée en 1975 comme une des plus difficiles à produire !
Pas par le nombre de transistor qu'elle porte mais par sa taille, 5x7 mm au lieu de 1x1 pour un circuit intégré (CI) classique à l'époque. En effet les tranches de silicium ou "wafers" sur lesquelles on grave la puce incluent toujours quelques inévitables impuretés. Et plus un CI est grand, moins on en produit par wafer (normal !) et plus il a de chance d'être sur une impureté ce qui signifie alors bon pour la poubelle !
En plus, toutes les photodiodes gravées sur la puce doivent être fonctionnelle et fournir un courant à peu près identique pour une même illumination.
Au final, ça fait pas mal de déchets !

Honeywell en produisait mensuellement 100 pièces en 1976 ; puis 2000 en 1977 pour arriver en 1978 à environ 20000 unités/mois.
Cette montée en cadence s'est faite surtout grâce à la réduction du nombre de photodiodes. Sur les premières séries, il n'y avait pas 2x5 photorécepteurs, mais 2x6 et même 2x8 !!
L'efficacité du module a été conservé par une amélioration du système optique qui fourni l'image aux photorécepteurs.