Le
module Visitronic est donc un télémètre électronique
qui compare les images provenant des deux miroirs. Un dispositif optique
projette ces images sur deux récepteurs photo-sensible composés
de cinq photodiodes chacun. Ces deux groupes de diodes sont reliées
par un système électronique qui compare les deux signaux
fournis. Ainsi quand l'image projetée sur les deux photorécepteurs
est identique, la tension de sortie du module est maximale (pic de corrélation
maximal). Mais avant d'en arriver là, le Visitronic va rencontrer
d'autres cas où des parcelles d'images sont identiques sur une fraction
de la surface des photorécepteurs et émettre une tension
de sortie correspondant à des
pics de corrélation mineur.
Comment fait on le tri ?
Les
pics en sortie du module sont enregistrés dans un système diode-condensateur
qui annule les inflexions de la courbe
de corrélation (courbe 1). De plus à chaque analyse le miroir mobile pivote
pour explorer une plage de l'infini à la mise au point mini (environ 1 m)
et retour, on à donc deux mesures du pic maximal (une seule mesure est représentée
sur le schéma). L'horloge interne de la puce prend soin de repérer les paliers
de tension maximale
(courbe
2)
et
connaissant la vitesse angulaire du miroir pivotant on finit par retrouver
ses petits, ou plutôt la distance nous séparant du sujet visé.
On peut alors transmettre l'information au dispositif qui
assure le déplacement de l'objectif !
Evidemment cela prend beaucoup moins de
temps (60 ms) qu'il ne faut pour le décrire ... Et le comprendre ...
Quand à la puce ou "chip", elle était considérée
en 1975 comme une des plus difficiles à produire !
Pas par le nombre de transistor qu'elle porte mais par sa taille, 5x7 mm
au lieu de 1x1 pour un circuit intégré (CI) classique à l'époque. En effet
les tranches de silicium ou "wafers" sur lesquelles on grave la puce incluent
toujours
quelques inévitables impuretés. Et plus un CI est grand, moins on en produit
par wafer (normal !) et plus il a de chance d'être sur une impureté ce qui
signifie alors bon pour la poubelle !
En plus, toutes les photodiodes gravées sur la puce doivent être fonctionnelle
et fournir un courant à peu près identique pour une même illumination.
Au final, ça fait pas mal de déchets !
Honeywell en produisait mensuellement 100
pièces en 1976 ; puis 2000 en 1977 pour arriver en 1978 à environ 20000
unités/mois.
Cette montée en cadence s'est faite surtout grâce à la réduction du nombre
de photodiodes. Sur les premières séries, il n'y avait pas 2x5 photorécepteurs,
mais 2x6 et même 2x8 !!
L'efficacité du module a été conservé par une amélioration du système
optique qui fourni l'image aux photorécepteurs. |